Pipac – Technique innovante

La PIPAC ou CIPPA signifie Chimiothérapie Intra-Péritonéale Pressurisée par Aérosols. Il s’agit d’une technique innovante dans le traitement des carcinoses péritonéales.

La chimiothérapie intrapéritonéale pressurisée (Cippa) a été développée par un chirurgien suisse, Marc-André Reymond, professeur à l’université de la Ruhr, à Bochum, en Allemagne. Centre au sein duquel l’application clinique de la Cippa a été mise en place début 2012 et où 850 patients ont déjà été traités par ce moyen.
Il aura fallu plus de dix ans de travail acharné pour concrétiser cette idée innovante : vaporiser sous pression une chimiothérapie directement dans la cavité abdominale de patients atteints de carcinose péritonéale.

Ce nouveau mode d’administration local est d’autant plus prometteur que la carcinose ­péritonéale représente un défi pour le corps médical. Ce type de cancer est très difficilement détectable à un stade précoce – jusqu’à 40 % des nodules tumoraux passent inaperçus lors d’examens par imagerie – et, jusque-là, il n’existait que peu d’options thérapeutiques capables de pénétrer efficacement dans les tumeurs. Avec pour corollaire une espérance de vie particulièrement réduite pour les patients touchés.

Inspirée par la technologie automobile et ses injecteurs à haute pression (le prototype était d’ailleurs un injecteur de Golf IV Volkswagen !),

«  L’idée est très simple, explique le médecin. Lorsque l’on travaille par laparoscopie, on évolue en milieu fermé puisque seules deux incisions minimes sont effectuées dans le ventre du patient pour passer une caméra et une canule d’insufflation. Il est donc possible d’induire des modifications thérapeutiques de ce milieu, contrairement à une chirurgie conventionnelle ouverte. »

Réduire dix fois la dose
Par l’action combinée de la ­vaporisation et de la pression supplémentaire injectée dans l’abdomen du patient, la Cippa permet une distribution homogène de la chimiothérapie…

Elle s’adresse aux personnes non éligibles au programme « CHIP en association avec la chirurgie ».

Cette procédure, apparentée à la chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP) utilisée depuis plusieurs années, offre de nouvelles perspectives pour la prise en charge de patients atteints de pathologies cancéreuses limitées à la cavité abdominale.

Ses conditions de mise en œuvre peuvent cependant exposer les intervenants pendant et après la CIPPA à de nouveaux risques. L’introduction de cette technique impose donc au service de soins de renouveler leur évaluation des risques et de définir notamment des mesures adaptées de prévention des risques d’exposition aux médicaments cytotoxiques.

La chimiothérapie classique coûte entre 3 000 et 5 000 euros, contre une vingtaine d’euros par dose pour la chimiothérapie par vaporisation à haute pression.

Source LE MONDE SCIENCE ET TECHNO

Cancer et guérir

LAURENT SCHWARTZ

Le Docteur Laurent Schwartz, 58 ans, est un cancérologue de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) longtemps détaché à l’École Polytechnique.

Major de sa promotion de la faculté de médecine de Strasbourg, puis diplômé en radiothérapie/ oncologie à Harvard  (American Boards), il commence sa carrière pendant sept ans aux USA, puis regagne la France où il travaille, comme praticien hospitalier dans plusieurs hôpitaux de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris.

Oncologue et radiothérapeute, qualifié à la fois en France et aux USA, outre les soins qu’il apporte aux malades, il s’intéresse depuis le début de sa carrière à la recherche fondamentale sur le cancer. Pour espérer guérir les malades, il faut comprendre ce fléau qu’est encore, à ce jour, le cancer.

Pour cela il crée, il y a près de vingt ans un groupe pluridisciplinaire à l’École Polytechnique. S’y retrouvent, dans le cadre de la collaboration entre l’AP-HP et l’École Polytechnique, des médecins des mathématiciens, des physiciens et des biologistes.

Son travail vise à saisir l’unicité et par là la simplicité du cancer. Pour lui, il n’y a pas des dizaines de cancers différents mais une maladie unique plus ou moins agressive. Pour saisir ce que le cancer a de constant, il exhume les publications du double Prix Nobel Otto Warburg. Pour Warburg, le cancer se résume à un seul phénomène: la baisse du rendement de la cellule cancéreuse. Pour compenser cette baisse de rendement et donc survivre la cellule cancéreuse se doit de capter une quantité accrue de sucre. Le sucre est la base même de la synthèse de nombre de constituants de la cellule cancéreuse. Pour que le cancer cesse de progresser, il suffit d’améliorer le rendement. La cellule cancéreuse brûlera mieux le sucre, cessera de le capter et cessera de grossir.

Pour arriver à ce but, il a fallu tester de nouvelles approches. Plus de 15 000 souris ont été nécessaires avant d’isoler une combinaison de vieux médicaments qui freinaient la croissance des cancers chez les animaux. Ces deux médicaments sont des compléments alimentaires : l’acide lipoïque et l’hydroxytrate.

Après la publication d’un premier livre, il publie fin 2012,

CANCER, Guérir tous les malades ?, ENFIN ?.

Cet ouvrage apporte les bases d’un traitement métabolique du cancer et se trouve complété par de nombreux articles scientifiques. Depuis il a contribué à organiser des essais thérapeutiques sur des malades incurables. Le but est de tester des différents traitements non toxiques et potentiellement efficaces. Les premiers résultats sont prometteurs.

Toujours en relation avec des confrères américains s’intéressant au métabolisme de la cellule cancéreuse il promeut des échanges fructueux avec ces chercheurs d’outre Atlantique.

Source: guerir-du-cancer.fr